Thread : un pistolet, quatre tenailles, une lampe et au bout la liberté
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Comme vous l’avez déjà peut-être remarqué, @BB27000 est un passionné de trains, étant lui-même cheminot. Il raconte avec force détails les plus grands accidents ferroviaires comme les anecdotes les plus insolites à ce propos. Cette fois, il a décidé de retracer un grand moment d’histoire.
Un thread de @BB27000
Il est des héros, armé de leur seul courage, d’un simple pistolet, et d’une lampe.
Ils ont tenté de délivrés un train de déportés.1631 juifs étaient dans ces wagons.
Thread histoire.⤵️⤵️⤵️ pic.twitter.com/jmI6n35C5z
— BB27000 (@BB27000) February 2, 2022
19 avril 1943. Gare de Malines, Belgique.
L’occupant nazi s’affaire autour d’un convoi de déportés.
Des femmes, des enfants, des vieillards.L’occupant ne fait pas de différence.
Les camions se vident, le train se rempli.
Les ordres sont aboyés.— BB27000 (@BB27000) February 2, 2022
Il y a un même un wagon spécial pour des détenus qui ont tentés de s’évader au précédent convoi.
Et c’est la première fois que les voitures de 3ème classe sont remplacées par des wagons à bestiaux.
Les déportés s’entassent.
Ils sont 1631. pic.twitter.com/aJfsP54fz8— BB27000 (@BB27000) February 2, 2022
Le plus jeune, un bébé de 39 jours.
Le plus vieux à 100 ans.C’est le XX eme convoi à partir de Belgique.
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Mais ce jour là, trois jeunes gens ont un plan.
Arrêter le train, ouvrir les wagons.La liberté.
Ils se nomment : Youra Livchitz, Jean Franklemon et Robert Maistriau. pic.twitter.com/9bwciymEvv
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Et tenez vous bien, ils font ça avec un seul et unique pistolet (7 cartouches), 4 tenailles et une lampe tempête.
Et beaucoup, beaucoup, beaucoup, de courage, pic.twitter.com/eHl3SBQKEy
— BB27000 (@BB27000) February 2, 2022
Le train partant de Malines, ils se mettent à la sortie d’une courbe dans la commune de Boortmeerbeek.
La lampe tempête est disposée au abord de la voie, avec un film rouge dessus.
Au vu de ce signal sortant de nul part, le conducteur belge arrête immédiatement son train. pic.twitter.com/xM6DobNm5W
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Sous les balles des gardiens allemands, les 3 résistants se lancent à l’assaut des portes des wagons.
Des déportés s’échappent immédiatement.
Ils fuient en courant, les tirs résonnent.
Tous ont compris que c’est l’unique dernière chance. pic.twitter.com/z0JZDrIb2M
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231 prisonniers arrivent à sortir, 23 sont tues immédiatement, 95 sont refait prisonniers.
Au total 113 juifs échapperont totalement aux allemands.
Le commando se repli avec eux.
— BB27000 (@BB27000) February 2, 2022
Le conducteur belge reprends sa route, mais en appliquant avec zèle le règlement.
Marche au pas au passage à niveau.
Ralentissement dans les courbes.
Respect total des signaux.— BB27000 (@BB27000) February 2, 2022
Ce comportement n’est pas dénué de risque, les nazis sont tendus, et ne pas obéir signifie une mort immédiate.
Une balle.
Mais le règlement c’est le règlement.
Le conducteur l’impose à ses surveillants.— BB27000 (@BB27000) February 2, 2022
D’autres déportés profitent de la faible vitesse pour s’enfuir.
Avec moins de chance de survie néanmoins.Pendant l’attaque, le chef du commando, Youra Livchitz, est blessé.
Dénoncé, capturé, il sera fusillé en février 1944.— BB27000 (@BB27000) February 2, 2022
Les deux autres , Jean Franklemon et Robert Maistriau, survivront à la guerre.
Une stèle a été érigé à l’emplacement de l’attaque en 1993 avec tous les noms des passagers finalement déportés. pic.twitter.com/EvvvnmBhnQ
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Il n’a existé qu’un seul autre cas d’attaque de train de déportés en Pologne.
Le convoi XX sera le seul dans l’Ouest de l’Europe.Le plus jeune évadé, Simon Gronowski, deviendra un grand avocat à Bruxelles et écrira un livre sur le XX.
Il est toujours vivant.
Thread Off.
— BB27000 (@BB27000) February 2, 2022