En termes de chouineries de frêles docteurs, disons que j’aime la régulation (que la plupart des urgentistes détestent), surtout quand c’est le bordayl (bah quoi ?), et globalement quand il y a du sang partout et l’intensité humaine des drames à affronter.
Une chochotte, quoi.— Julie Oudet (@JulieOudet) December 26, 2021
Mon job est une drogue, parce que l’adrénaline, parce que le sentiment de faire de mon mieux et le corollaire qu’est la paix que me fout ma conscience.
Et plus c’est l’enfer, plus j’aime ça.
Raison pour laquelle j’ai appris et adoré la médecine de catastrophe.— Julie Oudet (@JulieOudet) December 26, 2021
A mon actif aussi, en plus d’avoir le pire karma aortique imaginable ever, j’ai enfanté le plus grand vaccinodrome d’Europe.
Entre autres. #LesUrgentistesCesFeignasses— Julie Oudet (@JulieOudet) December 26, 2021
Donc demain je retourne bosser après ces 2 jours de repos de nantie.
Et j’ai peur.
Peur comme j’ai jamais eu.
De pas tenir. Ni moi, ni mes collègues soignants, face à cette 5e-6e vague.— Julie Oudet (@JulieOudet) December 26, 2021
Pour rappel nous étions, le système de santé, exsangues et crevards d’épuisement professionnel, avant la 1ere vague.
Et depuis nous avons encaissé, encaissé, encaissé.
Donné tout ce qu’on pouvait. Tout.— Julie Oudet (@JulieOudet) December 26, 2021
Je sais pas comment au juste, nous avons pu, collectivement, faire face.
Il le fallait.
Nous étions épuisés, et las.
Crescendo.
Il le faut toujours. Mais je ne sais pas si nous y arriverons encore, je ne sais pas si j’y arriverai encore.— Julie Oudet (@JulieOudet) December 26, 2021
Y’a des fois où je me suis retenue de m’effondrer parce que je savais qu’autour des moi, des collègues et amis tomberaient comme un château de cartes.
Y’a des fois où si des collègues et amis n’avaient pas tenus, je me serais effondrée.— Julie Oudet (@JulieOudet) December 26, 2021
J’ai choisi de m’investir corps et âme dans la mission vaccinale, en plus du reste, parce que c’est une façon de garder les yeux rivés vers la lumière dans l’obscurité qu’est cette crise.
— Julie Oudet (@JulieOudet) December 26, 2021
Cela a beau être éreintant, à ce niveau là d’investissement, ce n’est pas ce qui me pèse moralement.
Grâce aux équipes (cc @ModoPioupiou & @vaccinatine), grâce au fait que ça soit la lumière dans ce tunnel.— Julie Oudet (@JulieOudet) December 26, 2021
Non. C’est au titre de mon job adoré, celui d’urgentiste, que je suis terrifiée.
Pour plein de raisons.
[c’est clairement le moment de m’unfollow parce que je compte pas vider mon sac avec des pincettes]— Julie Oudet (@JulieOudet) December 26, 2021