Nous sommes donc 23. 23 à avoir pris du temps, à avoir tourné 7 fois notre témoignage dans notre tête, à avoir hésité, stressé, angoissé.. 23 à avoir décidé de parler à la police de notre pays.
— cecile delarue (@ceciledelarue) June 25, 2021
Je n’en connais pas la majorité, j’ai découvert après coup que certaines étaient mes collègues, des amies même, de vingt ans -on ne s’était rien raconté à l’époque, le silence commence déjà là, quand tu as tellement honte que tu ne le dis même pas à ceux que tu aimes.
— cecile delarue (@ceciledelarue) June 25, 2021
“T’as rien à y gagner dans cette histoire, tout à perdre.” Même après metoo, bientôt 4 ans après, même avec cette fameuse “libération de la parole” qui serait partout, je voudrais vous dire aujourd’hui a quel point cela n’a pas été facile pour beaucoup d’entre nous de parler .
— cecile delarue (@ceciledelarue) June 25, 2021
Appeler l’enqueteur, débloquer une journée de travail pour le rencontrer, passer le seuil du “36”, déballer son histoire à un inconnu, répondre aux questions les plus intimes, signer en bas la feuille qui marque noir sur blanc ce qui t’es arrivé, il y a parfois des années
— cecile delarue (@ceciledelarue) June 25, 2021
-et que tu préférerais oublier.
Et pour quoi faire en fait ?
“t’as rien à y gagner, tout à y perdre”.
A quoi ça va servir, puisque 73% des viols sont classés sans suite ?
Puisque c’est prescrit ? “Et si mes parents l’apprennent ?” “Et ma carrière?”— cecile delarue (@ceciledelarue) June 25, 2021
“Et si on dit que tu mens, que c’est pour faire parler de toi, que tu n’es qu’une affabulatrice?”
Nous sommes 23 à avoir parlé, 8 à avoir porté plainte. Je voudrais qu’aujourd’hui la nouvelle de ce classement sans suite ne vous fasse pas oublier cela.— cecile delarue (@ceciledelarue) June 25, 2021
Que pendant des années ces femmes ont vécu avec cette histoire visqueuse qu’il ne fallait pas raconter parce qu’elle concernait une des personnalités préférées des Français. Qu’elles ne sont pas allées se répandre sur les réseaux sociaux, ou même à 20h sur une chaine dugroupe tf1
— cecile delarue (@ceciledelarue) June 25, 2021
Qu’elles ont placé leur confiance dans la justice.
Je ne sais pas si la prescription doit changer. Je ne sais pas si la parole s’est vraiment libérée, ou si au final, on est pas plutôt dans le “cause toujours, tu m’intéresses.”
Je sais juste que nous sommes beaucoup plus que 23.— cecile delarue (@ceciledelarue) June 25, 2021
J’espère que ce classement sans suite ne fera pas peur aux autres. Aux autres victimes du même homme ou juste du même genre de comportement. Il faut parler. Il faut porter plainte. Il faut que ça cesse.
On a tous à y gagner— cecile delarue (@ceciledelarue) June 25, 2021
Guillemets de la honte. Si même l’AFP n’ose pas appeler un chat un chat on va droit dans le mur https://t.co/BNLqVvoFcI
— cecile delarue (@ceciledelarue) March 12, 2021