9/ Mustapha s’imaginait-il vivre cet enfer en partant du Maroc à 14 ans ?
Au Printemps 2021, il termine sa première année de collège. Le bon élève est besogneux malgré les difficultés, mais persuadé qu’il n’y a pas d’avenir de ce côté de la Méditerranée.
— Clara Monnoyeur (@clara_monnoyeur) May 6, 2024
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20/ Il ne passera que 24h dans le foyer dans lequel il a été envoyé, malgré son obligation de respecter un placement éducatif. Les fugues seraient courantes pour ces jeunes, qui préfèrent la compagnie de leurs copains et leurs habitudes, aussi destructrices soient-elles.
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21/ Mais dehors, ses potes ne le reconnaissent plus. Les 4 semaines d’enfermement l’ont ravagé. « Il est devenu fou. » Mustapha ne parlera pas de son séjour en prison. La rue le reprend, son insécurité et ses galères aussi.
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11/ La frontière espagnole est à quelques kms. Toute la région vit de trafics comme celui-ci. Mais en 2019, les autorités marocaines interdisent définitivement l’entrée de marchandises depuis la ville de Ceuta, avant de fermer la frontière pendant la pandémie de Covid-19.
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1/ Aujourd'hui je vous raconte une histoire qui me tient à cœur.
En novembre dernier, un mineur marocain se pend dans sa cellule de prison. Il s'appelait Mustapha, il avait 16 ans. Pour @streetpress on a retracé son parcours, semé de désillusions ⬇️https://t.co/fInjophgge
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23/ Il ne reste plus grand-chose du petit Mustapha innocent, parti du Maroc pour conquérir le monde. Les médicaments que lui aurait donné un ami lui ont fait perdre tous ses souvenirs, explique-t-il à la juge à son retour devant les tribunaux. Il ne sait pas ce qui s’est passé. pic.twitter.com/ayCR8qXgSz
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13/ Et une idée naît : partir en Europe. Ils sont des milliers d’Africains à passer par l’enclave de Ceuta chaque année pour gagner le continent, y compris des voisins. Pourquoi pas lui ?
« Il n’y a pas d’avenir pour moi ici. Je dois partir », lance-t-il à sa mère. pic.twitter.com/jFomFwfL8w
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24/ Mustapha s’effondre devant le personnel du service éducatif chargé de l’enquête sociale. Il est abîmé. Sur ses bras, des scarifications se mélangent à ses problèmes de peau. Son corps entier est amaigri. Il est placé à l’isolement parce qu’il a des punaises de lit. pic.twitter.com/tCkBcm362B
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3/ Pas de prise en charge de l’Aide sociale à l’enfance pour le mineur et ses compagnons d’infortune : bon nombre d’entre eux passent sous les radars. Alors c’est la débrouille. Les commerçants du coin filent un peu de nourriture, comme les associations pendant leurs maraudes.
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14/ Sa maman a beau lui répéter qu’il est trop petit, qu’il n’a pas besoin, rien n’y fait : son rêve d’immigration vire à l’obsession. Mustapha arrête l’école et commence les allers-retours en direction de la frontière. Jusqu’au jour où il n’est pas rentré.
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