Cette nuit, Donald Trump a annulé sa visite officielle au Danemark sous prétexte que la Première Ministre a refusé de lui vendre le #Groenland 🙄
En réalité, cette séquence est BIEN plus politique que les caricatures qui en sont faites. 😉
Pour bien le comprendre: THREAD 👇👇👇 https://t.co/MqLF7fQ3nb
— Mikaa Mered (@FranceArctique) August 21, 2019
Tout d’abord, il faut rappeler qu’il n’est pas impossible pour un pays X d’acheter le territoire d’un pays Y avec son consentement. Rien, en droit international, n’empêche un transfert de territoire à condition qu’il existe un consentement démocratique. Et ce, même en #Arctique. pic.twitter.com/lugdZQgoxS
— Mikaa Mered (@FranceArctique) August 21, 2019
Dans le cas particulier du #Groenland, tout dépend du statut de l'île. Depuis 2009, Nuuk peut déclarer son indépendance du Danemark à tout moment. Ainsi, le Groenland pourrait en théorie déclarer son indépendance et rejoindre immédiatement les USA en se "vendant" de lui-même. pic.twitter.com/hiIjEDAcP3
— Mikaa Mered (@FranceArctique) August 21, 2019
Cela nécessiterait un Traité d'achat, lequel devrait être ratifié démocratiquement tant par Nuuk que par Washington. A Nuuk, la ratification pourrait prendre la forme d'un référendum, tandis qu'à Washington le processus de ratification passerait par le Congrès —on va y revenir… pic.twitter.com/oCIChM8Kjt
— Mikaa Mered (@FranceArctique) August 21, 2019
Dans le cas actuel où le Groenland reste un territoire associé au Danemark bien que semi-autonome, le Traité en question devrait être négocié entre Washington et Copenhague car les questions de souveraineté et de politique étrangère directe restent de la compétence du Danemark… pic.twitter.com/T9oQxkau2A
— Mikaa Mered (@FranceArctique) August 21, 2019
…et le consentement démocratique local du pays vendeur devrait à la fois être obtenu vis-à-vis du Danemark ET du Groenland. Or, ce consentement est absolument inenvisageable à court comme à moyen termes. pic.twitter.com/uwKFF8XlOW
— Mikaa Mered (@FranceArctique) August 21, 2019
Le Groenland a opposé une fin de non-recevoir à Trump et il n'y aura pas de négociations dans un avenir proche. Nuuk veut l'indépendance réelle et ne souhaite pas remplacer une tutelle historique (celle du Danemark) par une autre, qu'elle soit chinoise, américaine ou autre. pic.twitter.com/mb3cqiTQ1E
— Mikaa Mered (@FranceArctique) August 21, 2019
Quant au Danemark, s'il venait à perdre le Groenland, il perdrait sa qualité de pays #arctique. Copenhague n’a aucun intérêt à apporter à la proposition de Trump ni à accélérer d'une manière général une émancipation du Groenland sans pouvoir y préserver son influence historique. pic.twitter.com/fdZqZ89BOY
— Mikaa Mered (@FranceArctique) August 21, 2019
Trump et son administration collaborent avec le Danemark et le Groenland au sein de nombreuses instances dédiées à l'#Arctique (Conseil de l'Arctique, ACGF, AEC, ASFRT,…) ainsi qu'au sein de l'#OTAN, entre autres. Ils connaissent la situation. Alors : pourquoi aller si loin ? pic.twitter.com/MlVwZl0xBk
— Mikaa Mered (@FranceArctique) August 21, 2019
D'autant plus que Trump ne peut même pas décider seul d'acheter le Groenland : il a besoin de l'aval du Sénat (pour ratifier le traité d'achat) ainsi que de la Chambre des Représentants (pour voter le déblocage des fonds pour payer la transaction)…
— Mikaa Mered (@FranceArctique) August 21, 2019