Thread : comment l’Afghanistan a pu tomber aussi vite aux mains des talibans ?
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Les talibans viennent de reprendre le pouvoir en Afghanistan. De nombreuses vidéos d’habitants essayant de les fuir à tout prix font le tour des réseaux sociaux. La situation actuelle du pays semble chaotique et complexe mais en France, nous avons déjà eu droit à certains commentaires politiques désastreux. Voici donc un peu de contexte historique et géopolitique pour pouvoir y voir un peu plus clair.
Un thread de @malopedia
Quand on voit les cartes, on peut se demander comment malgré des milliers de milliards et 20 ans à former une armée, on perd aussi facilement et aussi rapidement un pays ? Ca va être sévèrement décousu, mais un peu de géopolitique de l'Afghanistan. pic.twitter.com/UWHVWu9d9v
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Il est impossible de comprendre l’Afghanistan sans comprendre sa géographie. Son paramètre le plus important, c’est qu’à part le sud-sud ouest désertique, le pays est très très très montagneux : imaginez la France (le pays est légèrement plus grand), mais avec les Alpes partout. pic.twitter.com/79BRH9MFK1
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Ce que signifient ces montagnes, c’est qu’il y a énormément de cuvettes entre les montagnes, dont on ne peut sortir en général que par une poignée de défilés. Ca a plusieurs conséquences :
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
a) Le pays ayant été un carrefour toute son histoire, de nombreuses ethnies, réunies en communautés qui restent assez isolées les unes des autres, ce qui complique l’obtention d’une unité politique nationale.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
b) Difficile pour l’Etat central de construire ce sentiment national, vu la difficulté d’atteindre certains endroits (imaginez devoir faire Lille-Marseille, mais l’intégralité du chemin c’est les Alpes, les routes sont en terre et votre camion n’a pas de direction assistée) pic.twitter.com/JrNCx0Camt
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
c) Un territoire bien plus dur à tenir qu’à oppresser. Je vais m’attarder sur ce point parce qu’il est crucial pour comprendre pourquoi autant de ressources n’ont pas permis de venir à bout des talibans. Les vallées (j'en ai pris une au hasard) entre les montagnes ont cette tête. pic.twitter.com/r412iWYhhX
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Pour occuper toute une vallée, il faut énormément de soldats… mais pour en faire le siège, il suffit de tenir les quelques défilés. Prenez en embuscade/extorquez les convois et vous ramassez cash, vivres et/ou matériaux et vous affamez vite les habitants de la vallée. pic.twitter.com/BAlLVOJiyl
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Pas besoin de grand monde. Mais même si vous n'avez pas les hommes pour réussir à tenir le défilé, il suffit au pire de transformer la route qui y entre en champ de mines ou de cratères (ou de ruines pour les ponts) pour compliquer la vie de tout le monde dans la vallée. pic.twitter.com/opaaQJyqs7
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
De là à ce que les militaires postés dans la vallée se demandent s’ils veulent vraiment mourir pour un gouvernement qui n’a envoyé ni munitions ni renforts ni vivres (faute d'accès), et si c’est pas mieux de se rendre…
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Quand en plus, en face, ils proposent à bouffer, de l’argent, pas de représailles voire une place dans leurs rangs, contre une reddition… Peu importe la qualité de l’entraînement des soldats, on comprend vite le peu de résistance opposée aux talibans.https://t.co/o38j8B99wp
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
(J’ai le souvenir d'avoir lu je sais plus où que les russes ont à un moment estimé qu’il fallait un million de militaires pour tenir le pays contre son gré. Ca ferait 75% de toute l'armée américaine. La force internationale a au mieux atteint 15% de ce nombre, et pas longtemps.) pic.twitter.com/vaXrSDHorp
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
C’est parce que faire le lien entre les différentes villes et communautés du pays était si important pour en garder le contrôle, en plus de permettre plus de mobilité des troupes, que l’effort de la coalition internationale s’est un temps concentré sur la construction des routes.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
En particulier, la coalition a tenté de reconstruire la "ring road", pour connecter toutes les grandes villes du pays. Prévue pour couter 1,5 milliards, elle en a coûté le double et n’a jamais été vraiment complétée. Surtout, elle n’a pas été entretenue et s'est vite détériorée. pic.twitter.com/XGfcEG7hKI
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Pourquoi ? Parce que dès 2003, l’effort de guerre américain s’est déplacé en Irak, pour y chercher des bombes atomiques inexistantes sur les mensonges de Bush et Cheney…
Du coup, il a fallu engager des mercenaires privés pour protéger les constructeurs de route.— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Ca coûte beaucoup plus cher que l'armée, mais ça permet de faire tomber des fonds américains publics dans des mains privées tout en limitant les pertes de l’armée, deux choses qui ne déplaisaient pas à tout le monde à Washington…
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Un second élément à avoir en tête, c’est que le pays est enclavé, c’est à dire sans accès aux mers et océans : pour l’envahir et l’approvisionner, il faut entrer depuis un pays voisin. Il faut son accord, déjà, mais surtout : pensez à observer les montagnes autour du pays… pic.twitter.com/KZ3CGt9XoM
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Si vous pensez au Turkmenistan, sachez que c’est un des pays les plus isolés au monde, l’Ouzbekistan pareil (même s’il s’ouvre un peu depuis 2016, mais on parle d'une guerre démarrée en 2001). Des troupes, notamment US, en Iran et en Chine, je pense que vous voyez le souci.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Restent le Tadjikistan – mais c’est pas le plus pratique vu le relief, mais la France y a quand même utilisé des bases aériennes à Dushanbe – et le Pakistan.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Et là, on retrouve le même pb, des 100aines de défilés entre les 2 pays (comme la passe de Khyber qui a concentré l’essentiel de l’entrée des ressources internationales). Dont la majorité (pas sur cette carte) impraticables autrement qu’à pied, un enfer pour les armées motorisées pic.twitter.com/7g5DIRkiPD
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Mais parfait pour les talibans, à pieds ou en véhicules légers. Parce que l’autre problème, c’est que le Pakistan est un état souverain, ce qui complique les choses quand il s’agit d’aller y chercher les talibans qui s’y planquent. Le Pakistan était bien chargé de s’en occuper…
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Mais 1) ils ont financé les talibans jusqu’au 11 septembre 2001
Et 2) c’est pas évident en terme de politique intérieure. Pourquoi ? Parce que quand ils passent la frontière, les talibans, majoritairement pachtounes (l’une des langues de la région), passent de chez eux à chez eux pic.twitter.com/W5zEa11Cul— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Pour comprendre pourquoi, autant se lancer dans un cours d’histoire (très très) accéléré du pays. L'Afghanistan acquiert ses frontières modernes entre 1886 et 1896. A cette époque, parce qu’elle est au carrefour de l’Asie, la région qui va de la mer Caspienne à l’Inde est prisée.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Elle peut permettre un accès aux océans à l’empire russe, les anglais sont en pleine colonisation des Indes et veulent aller le + loin possible, en plus de craindre les russes, la Perse aimerait bien récupérer ce qui fut à elle.
On a appelé ça le “grand jeu” des empires. (Oui…) pic.twitter.com/tnPxz01qaG— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Il se termine avec une série d’accords qui fixent les frontières de l’Afghanistan comme état tampon entre les russes, les anglais et les perses. Et notamment, au Sud Est du pays, la "ligne Durand", qui deviendra ensuite de facto la frontière avec le Pakistan à son indépendance.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Comme les accords de Sykes-Picot ont foutu le bordel au Proche Orient jusqu’à encore aujourd’hui, la ligne Durand (du nom du diplomate 🇬🇧), arbitrairement décidée entre les colons britanniques et l’émir qu’ils laissaient s’installer, n'a pas simplifié la géopolitique du coin.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
La ligne Durand (en rouge) coupe les peuples pachtoune et baloutche (en bleu) en deux, passant parfois même au milieu de villages. Elle a perpétuellement nourri les tensions entre Afghanistan et Pakistan depuis, parce qu’elle est sans cesse remise en cause. pic.twitter.com/iBWh4KQJNK
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
C’est, sans compter les revendications pour le Pachtounistan, un nouvel Etat juste pour les Pachtounes (qui amputerait Afghanistan et Pakistan), mais aussi pour le Baloutchistan. Il y aurait mille autre choses à en dire, mais allez lire là.https://t.co/mQtRrbCm8G
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Est-ce que la région serait pacifiée avec une ligne différente ? Sans doute pas. Est-ce qu’elle serait plus simple ? Probablement.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Surtout, peut être que la région, "tombeau des empires", serait bien plus simple à gouverner si elle était l’intersection d'autres pays, plutôt qu'un pays lui même séparant des peuples. https://t.co/zaeNqHYNSU
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Puisqu’on est dans l’histoire du pays, continuons, parce que c’est pas la dernière fois que les empires ont joué au "grand jeu" dans la région, et ça aide à comprendre la situation aujourd'hui…
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Le pays a ensuite une histoire mouvementée, mais ni beaucoup plus ni beaucoup moins que n’importe quel autre pays à l’époque : d'émirat (1823-1926) à une monarchie (1926-1973), puis une ✌️république✌️ (73-78) (c'est des air guillemets), avant la révolution communiste en 78.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
L’URSS envahit le pays un an plus tard, pour une multitude de raisons, la première étant que l’URSS est expansionniste. En outre, Moscou a été pris de court par la révolution de 78, ils l’attendaient + tard, et ce n’était pas leur courant préféré qui était aux manettes.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Mais parmi les raisons, l’une d’entre elles est que les Etats Unis y ont appâtés l’URSS, espérant que l’Afghanistan serait “le Vietnam des Russes”, qui épuiserait l'URSS (tout comme la course aux armements ou la course spatiale). C’est l’opération Cyclone.https://t.co/Ong3cSroEv
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Les Etats Unis, aidés par Israel, l’Egypte et le Pakistan abreuvent les moudjahidines, les “guerriers de la liberté”, d’armes, d’abord clandestinement puis ouvertement, dans un des nombreux conflits “proxy” de la guerre froide entre les deux blocs.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Là c’est le moment où je vous conseille le film Charlie Wilson's War. La dernière scène, où après avoir dépensé des milliards pour épuiser l’URSS, le Congrès US refuse quelques millions pour construire des écoles, vous plongera dans une abîme de déprime.https://t.co/9eX0XUHBbN
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Ce qu’on sait moins souvent, c’est que le Royaume Uni, l’Arabie Saoudite et la Chine ont eu des programmes similaires. Le Royaume Uni, probablement pour lutter contre la menace et/ou l’influence communiste au Pakistan et en Inde, membres du Commonwealth.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
L’Arabie Saoudite, parce que les communistes étaient férocement anticléricaux, et parce que les moudjahidines étaient sunnites, permettant de prendre en sandwich l'Iran et l'Irak chiites.
La Chine, communiste, pour affaiblir l’URSS, son rival et voisin.
Le “grand jeu” à nouveau…— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Ce qu’on sait moins souvent aussi, c’est que ça a aussi pris la forme de propagande internationale pour pousser des volontaires de pays arabes à rejoindre la résistance afghane, et de propagande interne avec par exemple des manuels scolaires de la CIA d’endoctrinement religieux.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
(Parfois je me demande s'il y avait des électeurs de Reagan dans les twin towers… 😕)
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Ceci dit, les moudjahidines n’étaient pas un seul bloc, mais un attelage de différents groupes ethniques et factions politiques à l’intérêt temporairement commun, pas tous armés par les mêmes puissances, et pas tous devenus talibans, même si beaucoup le sont devenus.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Après le départ des russes en 89, la guerre civile contre le gouvernement communiste afghan continue, il tombe en 92. Ensuite, ces différents groupes se disputent le pouvoir jusqu’en 2001 dans une guerre civile sanglante qui voit toujours des déplacements massifs de réfugiés. pic.twitter.com/hqSZEG7Qax
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
(Profitons de l’occasion pour rappeler que les réfugiés et migrants, pour l’écrasante majorité, c’est pas chez nous qu’ils vont, mais dans les pays d’à côté, dans l’espoir d’un jour retrouver leur terre natale. Comme 95% d’entre nous si ça nous arrivait…) pic.twitter.com/qgVPsLUnCz
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Parmi les différentes factions émergent les talibans (le mot signifie “étudiants” en pachtoune, au sens de “gens qui étudient, érudits”, pas au sens de “jeunes à la fac”), probablement dans des séminaires religieux financés par l’Arabie Saoudite. En 1996, il prennent Kaboul.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
En 2001, les USA envahissent le pays pour éliminer Al Quaïda (qui signifie à l’origine “la base” [d’entraînement des moudjahidines]), une des organisations de la galaxie talibane, responsable du 11/09 évidemment, mais aussi de nombreux autres attentats surtout anti-américains. pic.twitter.com/fOJ3XgDVxE
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
A cet égard, remarquons qu’on caractérise souvent mal Al Quaïda : c’est certes un mouvement fondamentaliste religieux, mais c’est avant tout une réaction à l’impérialisme américain/occidental.https://t.co/c98zFT9bZm
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Ca veut pas dire que ça justifie quoi que ce soit dans leur action, mais que les simplets qui vous disent qu’ils veulent l’islam sur toute la planète se trompent : Al Quaïda dirait sans doute pas non, évidemment, mais c’était pas leur objectif premier. Idem pour les talibans.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Après 2001, les talibans sont vite battus (un peu pour les mêmes raisons qu’ils ont vite récupéré leur terrain ces derniers mois d’ailleurs : à cause de sa géographie, conquérir le pays est bien facile que de le tenir.)
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Et on arrive à là où on était tout à l’heure, quand Bush après cette victoire facile, plutôt que de reconstruire, a réorienté les ressources pour dynamiter l’Irak en 2003 et y créer le vide politique qui permettra ISIS (mais c'est une autre histoire).https://t.co/rZl6UHG0DC
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Obama a renvoyé massivement des troupes en 2009, mais après que Ben Laden ait été tué en mai 2011, l’opinion américaine ne suit plus, et les Etats Unis amorcent leur retrait dès juin, pivotant vers un soutien du gouvernement afghan et arrêtant les combats actifs. pic.twitter.com/qYEp4fbWJt
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Il y aurait énormément à dire sur la période 2001-aujourd'hui, mais ce fil est déjà si long, je vais donc vous laisser des liens.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Sur les dissensions entre militaires et politiques US, détérioration des relations entre les USA et le gouvernement afghan, intransigeant et incompétent, la corruption rampante, les abus des troupes US qui ont retourné l’opinion pakistanaise, etcaeterahttps://t.co/o6U4d6jYII
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Sur l’Iran, le Pakistan, la Russie, la Chine qui jouent chacun leur carte géopolitique :https://t.co/LQC3kEJvDW
Avec en lien, la question des financements des talibanshttps://t.co/hp7wtiZFgH
Et celle de la production de drogues
https://t.co/k8Nf6p7roi— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
J’aimerais terminer avec quelques autres éléments :
1) Quand j’ai fait mon exposé sur la région pendant mon M2 de géopol (2013) dont est tiré ce fil, la situation paraissait déjà sans bonne solution : c’était en gros investir 1 000 fois plus, ou partir.— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Même si c’est allé plus vite que prévu, ce qui est arrivé ces derniers jours était prévu. En février 2020, Trump a signé, sans le gouv afghan, l'accord de Doha qui organise la protection des américains pendant leur départ et, tacitement, la reprise du pays par les talibans.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Trump a fait libérer 5400 prisonniers talibans contre 1000 soldats afghans et 7 jours de cesse le feu. Ensuite ? Plus une seule attaque contre les forces de la coalition, mais une explosion des attaques contre les forces afghanes.https://t.co/LDj9Mt11si
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
C’est ce qui explique que les américains soient relativement safes (comme cette journaliste) alors que les talibans contrôlent le pays : ils savent que s’ils en blessent un, ils risquent de retourner l’opinion américaine et voir revenir la cavalerie.https://t.co/1TqxEpGdx0
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Les talibans ont bien compris leur intérêt à mettre leurs principes de côté une petite semaine, le temps que les blancs et CNN partent, que la planète passe à autre chose, oublie, et se remette à rien avoir à foutre du coin. Il manque "blanc" dans "loi du mort kilomètre".
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Je crois sincèrement que cet accord deviendra une tâche indélébile de plus sur le CV de l’Occident en Orient, après les lignes Durand et Radcliffe, Sykes-Picot, l’opération Cyclone, le mensonge des armes nuc en Irak, la trahison par les USA de l’accord nucléaire iranien, etc
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
La région entière est une intrication complexe d’anti communisme, puis d’anti impérialisme, de conflits proxy entre sunnites et chiites, drivés qui par l’Arabie Saoudite, qui par l’Iran, qui par d’autres pays, où l’Occident n’arrête visiblement jamais de jouer son grand jeu.
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Faut aussi mentionner le pacte du Quincy, symbole de l’alliance de l’Arabie Saoudite (qui finance les fondamentalismes contre lesquels les USA se battent), protégée par… les USA, parce qu’ils ont besoin de leur pétrole pour nourrir leur mode de vie ! 🤪https://t.co/g8Mc8msY3w
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
2) Peut-être plus grave que ce qu’on voit, il y a ce qu’on ne voit pas…
(Au passage, saviez vous que la grippe H1N1 de 1918, injustement nommée "grippe espagnole", a fait 2 à 10 fois plus de morts que la première guerre mondiale ? Vous voyez pas le rapport mais ça va venir.)— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Malheureusement, les talibans sont contre la vaccination.
Sauf que contrairement à ce qui a beaucoup été dit, ils ne le sont pas (ou en tout cas pas que) par obscurantisme*, mais parce qu’ils ont une bonne raison.(*vu ces derniers mois chez nous, on ferait mieux d'être discret)
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Une bonne raison… qu'on leur a donné : en 2010, la CIA a organisé une fausse campagne de vaccination contre l’hépatite B pour tenter d’identifier Ben Laden.
Depuis, à cause de cela, une centaine de vaccinateurs ont été tués dans la région. Bravo Nils 👍https://t.co/GDcgEq3KMn— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
3) Pour finir : quel va être l'avenir du pays, après qu'il ait été intégralement conquis par les talibans ?
J'en sais rien, je sais lire que le passé, pas l'avenir, désolé.
Vous pouvez quand même RT et vous abonner, en prévision du jour où j'achète l'implant "devin".— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Je sais juste que notre devoir moral (et notre intérêt économique, toutes les études le disent, mais ça devrait pas être ce qui guide notre action) est d'accueillir toutes celles et ceux qui fuient.
(et dignement, pas dans des tentes qu'on lacère…)— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Bref, je le méprise et j'ai honte pour lui et pour nous (vous savez de qui je parle).
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Un article intéressant sur les talibans, merci @romain_abrt. https://t.co/mhz8s8oMFr
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021
Sur le coût humain du conflit. L'armée afghane a perdu 27 fois plus d'hommes que les américains. Et notamment, plus d'hommes cette année que les américains en 20 ans…https://t.co/fhugidJYJV pic.twitter.com/OcSyiG6Els
— François Malaussena (@malopedia) August 17, 2021