Rapidement, parce que tel est le cycle de la vie, la police japonaise procède à toujours plus d’arrestations de manifestants et d'organisateurs. Le 11 septembre 2011, douze personnes sont jetées plusieurs jours en garde à vue, pour « crainte d’émeutes potentielles ».
— Lex Tutor (@NunyaFR) June 3, 2022
A la répression s'ajoute une nouvelle fois la censure. Le lobby nucléaire japonais, sponsor essentiel des programmes télévisuels, fait pression. En 2011, le comédien Yamamoto Tarō perd une majeure partie de ses contrats suite à sa participation aux manifestations anti-nucléaires.
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L’autocensure fonctionne toujours. L'album « 45 Stones » de Kazuyoshi Saito, dont une grande partie traite de la crise nucléaire, ne mentionne jamais le mot « genpatsu » (nucléaire). La chanson d'Asian Kung-Fu Generation « No Nukes » est renommée « N2 ».https://t.co/srUoFumJpM
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Bien sûr, la répression, la censure vont tarir le mouvement. Mais malgré ça, l’incident de Fukushima marque un tournant pour la musique contestataire : la majorité des chansons antinucléaires a été composée dans des labels indé ; et s'est surtout fait connaître par YouTube.
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La solidarité entre artistes s'est renforcée, et ceux-ci se placent désormais sur tous les canaux de diffusion. À chaque mobilisation (SEALDS, OccupyShinjuku0112), les artistes se retrouvent et font entendre leur voix au plus grand nombre.
Une belle convergence des flûtes. pic.twitter.com/rgm9Wt22gv— Lex Tutor (@NunyaFR) June 3, 2022
En 2018, Aki Okuda, l’une des figures du mouvement SEALDS (à l’origine des manifestations de 2015-2016), lance le festival gratuit The M/ALL à Shibuya, après un financement participatif. Énorme succès. À l’édition 2019, le groupe GEZAN appelle de ses vœux à une révolution.
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Malgré la difficulté de se produire pendant la pandémie, les artistes contestataires redoublent d’efforts. La « Protest Rave » passe en ligne, GEZAN sort un documentaire vidéo laissant les artistes faire part de leurs envies d'avenir. Le tout en dehors des grands labels.
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Quelques réflexions personnelles à ce sujet. Cette solidarité permet, je crois, aux idées d’une nouvelle gauche japonaise apartisane de toucher toujours davantage de personnes dans un pays largement influencé par l’idéologie du quasi-seul parti au pouvoir depuis l’après-guerre.
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Ceci est d’autant plus utile que depuis (très) peu, la conjoncture fait que des artistes majeurs prennent aussi position. En décembre 2020, Miyavi fait un live sur Twitch pour alerter sur le problème écologique. La position est molle, ne pointe du doigt personne, mais existe.
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Bien sûr, le milieu est mouvant, la répression présente, la censure active. Mais avec la révision des méthodes de calcul incluant désormais le streaming et YouTube, on peut imaginer que dans les années à venir des artistes contestataires se retrouvent au devant de la scène.
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