🧵 Récit d’un crime néocolonial
L’État cambodgien et l’entreprise #Socfin, propriété des milliardaires Vincent Bolloré et Hubert Fabri, se sont définitivement accaparés les terres et la forêt des communautés autochtones #Bunong pour les transformer en plantations industrielles. pic.twitter.com/8xzJ7SfBwc
— Clément Renard (@clemnaturel) January 3, 2023
Les Bunong sont un peuple autochtone de langue Mnong résidant dans la région reculée des hauts plateaux de l’Asie du Sud-Est (Sud du Laos, Ouest du Vietnam, Est du Cambodge)
Animistes, ils sont notamment connus pour leur habileté à vivre en bonne intelligence avec les éléphants. pic.twitter.com/0kPbbNwUhj
— Clément Renard (@clemnaturel) January 3, 2023
Les Bunong pratiquent une agriculture itinérante de subsistance sur des parcelles (« mir ») régies par une forme de propriété d’usage collective et temporaire (et non par la propriété privée qu’ils considèrent comme une aberration). pic.twitter.com/nRCsHQc4mS
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Les peuples des hauts plateaux sont restés insoumis jusqu’en 1930, protégés par la forêt luxuriante. Certains comme les Cau Maa’ ont refusé tout contact avec les non-autochtones jusqu’en 1950. Puis ils ont rencontré le napalm, l’agent orange, les missionnaires et le capitalisme. pic.twitter.com/Imu97sl55H
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En 2008, l’État cambodgien, dirigé depuis 37 ans par le 1er ministre Hun Sen (ex-khmer rouge, chef du parti unique), a octroyé 3 concessions (12'000 ha situés dans la province de Mondol Kiri, au cœur des terres Bunong) à Socfin-KCD (80% Socfin / 20% KCD sous contrôle de Hun Sen). pic.twitter.com/cPq8zU18xj
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L’octroi des concessions à Socfin s’est fait sans consultation préalable des communautés autochtones.
En 2009, des ONG alertaient déjà sur cette opération qui bafoue à la fois la loi cambodgienne et les droits humains reconnus par le droit international. https://t.co/gqe3a0R0jE
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Malgré les manifestations rassemblant des centaines de Bunong qui réclamaient la restitution de leurs terres, Socfin a commencé à raser leur forêt et leurs parcelles cultivées dans la localité de Busra dès 2008 pour y développer des monocultures intensives de palmiers et d'hévéas pic.twitter.com/V3BQVSDDKt
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Cet écocide se double d’un ethnocide : privation des moyens de subsistance, destruction de cimetières, de lieux de culte et d’arbres centenaires considérés par les Bunong comme des personnes intégrées à leur société, et conversion forcée à l’économie de marché. pic.twitter.com/iJlDQn3gpy
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Socfin a mis les Bunong devant ce choix :
-200$/ha d’indemnités
-des terres de substitution lointaines et moins fertiles
-bénéficier du programme «Petits Exploitants» : emploi précaire dans les plantations + s’endetter auprès de Socfin pour payer les engrais et les pesticides.— Clément Renard (@clemnaturel) January 3, 2023
Dépossédés de leur terres, les Bunong doivent désormais travailler pour le Capital pour survivre. Krey Quin, 48 ans, a emprunté de l’argent pour la 1ère fois en 2019 pour acheter une moto et du riz en ville. Pour payer les intérêts, il récolte le caoutchouc pour Socfin. pic.twitter.com/f2Gpvq0Rge
— Clément Renard (@clemnaturel) January 3, 2023