Souvenir du lendemain des attentats de Madrid de 2004. La prof d'espagnol, hasard du calendrier, nous demande ce que nous pensons de ce qu'il s'est passé la veille. Une élève répond en récitant la leçon… du cours d'espagnol de la veille. ../.. https://t.co/3EgpVxw5dD
— Paul Aveline (@PaulAveline) October 18, 2023
La classe éclate de rire, moi compris. Parce que tout le monde, sauf elle, avait compris que la prof parlait des attentats, et pas d'une leçon de conjugaison. La prof elle-même sourit, et reprend la discussion, qui se passe le plus normalement du monde. ../..
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Chaque élève a pu dire ce qu'il avait compris des événements, ressenti, ce qu'il en avait pensé. Est-ce que nous avions ri 12 secondes plus tôt ? Bien sûr, parce que nous avions 14 ans et pas la maturité de nos profs ou de nos parents. ../..
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Est-ce que le sujet nous passionnait ? Pas dans mon souvenir. Le 11 septembre était passé par là. Nous connaissions ces images, ces JT en boucle, les mots de "terrorisme", "Al-Qaeda", "Islamisme". Nous étions déjà habitués et probablement un peu insensibilisés. ../..
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Quel âge ont les gamins qui ont "perturbé" les hommages à Dominique Bernard ? Du collège au lycée, on va de 10 à 18 ans. Un gamin de 10 ans qui glousse, est-ce pareil qu'un autre qui en a 18 ? ../..
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S'ils ont rigolé, pourquoi ? Parce que le silence les met mal à l'aise ? Parce qu'ils ont un fou rire incontrôlable au mauvais moment ? Qui n'a jamais ri quand il ne fallait surtout pas rire ? ../..
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Certains sont allés plus loin, en lançant des messages plus politiques. Qui peut affirmer qu'à 10 ou 18 ans il avait la maturité de tout connaître à ces sujets ? De tout comprendre ? Et qui peut jurer qu'il n'a jamais dit de bêtises au mauvais moment ? ../..
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Si on exclut/punit/judiciarise chaque élève qui rit ou qui dit une bêtise pendant un hommage, fût-il pour un professeur assassiné dans les plus horribles circonstances, qu'est-ce que ça dit de notre vision de l'enfance et du dialogue qu'on devrait avoir avec les élèves ? ../..
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Spoiler : pour certains élèves, un professeur assassiné n'est pas le plus gros de leur problème. Parce qu'à la maison c'est l'enfer, parce que l'adolescence se passe mal, parce que chacun a ses préoccupations et qu'à 10 ou 18 ans certaines paraissent impossibles à surmonter ../..
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